Une affaire de styles
Le renouveau des brasseries artisanales et la profusion des bières qui en découle nous donne l’embarras du choix pour les styles de bières, mais nous amène aussi à mieux nous informer. La classification selon la couleur (blonde, ambrée, brune) ne suffit pas à nous éclairer sur le type de produit que nous projetons d’acheter. A titre d’exemple, une blonde peut être amère, acide voire fumée.
Le classement par styles paraît alors tout approprié, mais ceux-ci sont régulièrement utilisés à mauvais escient. Du coup, on serait tenté de ne pas s’y fier. Sans parler des appellations claires-obscures telles que Black India Pale Ale ou sans grand fondement comme Belgian Ale (cf. précedént article : Bière belge, vous avez dit belge ?). La distinction n’est pas toujours évidente non plus : où s’arrête un porter et où commence un stout ?
Certains optent pour la description selon les propriétés organoleptiques. Amertume, acidité, sucrosité et autres critères s’affichent sous forme de jauges ou de graphes. L’objectivité est évidente si on se base sur des mesures spécifiques (IBU, pH, …). Ce type de présentation a cependant l’inconvénient de ne pas donner d’information sur l’intention du brasseur. A l’instar d’un chef de cuisine qui annonce l’intitulé de son plat, le fabricant de bière affirme sa volonté en inscrivant le style sur l’étiquette.
Chez Belbiere, nous avons choisi de décrire les bières en combinant les informations. La couleur reste présentée mais uniquement pour ce qu’elle est. Sont alors adjoints des termes synthétiques comme Saison ou caractéristiques comme Brett, selon notre propre expérience. La définition des styles que nous proposons est évidemment sujette à critiques, chacun ayant son propre référentiel, mais représente notre vision.
Souvent source d’inspiration pour les brasseurs étrangers, les styles de bières belges sont assez méconnus de leurs compatriotes. Et pourtant, nous pouvons être fiers de nos Saisons, Lambics et autres Oude Bruin !